L'explorateur français Nicolas Vanier et ses dix chiens de traîneau sont arrivés dimanche soir sur la Place Rouge à Moscou au terme d'une expédition de 8.000 km à travers la Russie.
Barbu, bronzé, sa chapka de fourrure mouillée par la neige mêlée à de la pluie qui tombait sur Moscou, Nicolas Vanier a été accueilli par les applaudissements et les cris "Bravo" et "Vive la France" de plusieurs centaines de personnes, dont beaucoup de Français accompagnant leurs enfants.
Une piste enneigée large de deux mètres a été aménagée au milieu de la célèbre place pour permettre à l'équipage de terminer en beauté son odyssée sibérienne malgré un temps printanier qui a fait fondre la neige dans les rues de Moscou.
Une iourte blanche a été érigée à deux pas du Kremlin pour rappeler l'ambiance sibérienne de l'expédition.
Des femmes vêtues de costumes folkloriques russes ont offert au voyageur du pain et du sel comme le veut la tradition russe. D'autres femmes lui ont offert des roses rouges.
L'explorateur a fait le tour de la place au milieu d'une foule de reporters et d'admirateurs posant pour les photographes avec des enfants au son de chants russes accompagnés à la balalaïka.
Il a remercié le géant gazier russe Gazprom et le ministère des Situations d'urgence de l'avoir aidé à organiser son expédition et les autorités russes et la mairie de Moscou pour l'accueil sur la Place Rouge.
Son odyssée avait pour but de montrer "à quel point la nature a besoin d'aide" et qu'il était "temps de faire quelque chose pour la nature", a-t-il déclaré.
L explorateur a été accueilli par l'ambassadeur de France en Russie Jean Cadet qui a lu un message de félicitations du président Jacques Chirac. Ce dernier a salué "le courage et la détermination" de Nicolas Vanier qui lui "ont permis de surmonter ce défi que d'aucuns jugeaient insurmontable".
L'expédition lancée sur les berges du lac Baïkal a traversé les monts Saïanes, puis la république russe de Touva, en passant par les bords du Ienisseï, par la république de Khakassie, la région de Krasnoïarsk, avant de faire le seul arrêt de trois jours à Tomsk.
L'aventurier a parcouru plus de 8.000 km dans la montagne, la taïga et la toundra à un rythme de 80 à 100 km par jour sur une piste tracée seulement une semaine avant son passage par des Sibériens, trappeurs ou éleveurs de rennes, menés par une équipe franco-russe qui s'est relayée d'un village à l'autre depuis Irkoutsk jusqu'à Moscou.
L'explorateur a été accompagné par des caméramans et des photographes qui ont filmé le déroulement de son aventure, soutenue par le ministère français des Affaires étrangères. 35.000 écoles françaises pourront se servir de ces images pour réfléchir à partir d'exemples concrets sur le développement durable, un thème cher à Nicolas Vanier.
L'odyssée sibérienne doit donner naissance à un livre pour enfants ainsi qu'à un long-métrage, relatant l'expédition vue par le chien de tête de Nicolas, Gao.
Après 25 ans d'aventures, l'explorateur considère cette expédition comme "la dernière de ce type".
